L’Assemblée nationale a adopté, au cours d’une séance plénière tenue jeudi sous la présidence de M. Ahmedou M’Balla, deuxième vice-président de l’Assemblée, un projet de loi autorisant la ratification de l’accord de prêt signé le 24 janvier 2024 entre la République islamique de Mauritanie et le Fonds africain de développement (FAD), destiné à financer le projet d’interconnexion électrique 225 kV Mauritanie-Mali et le développement des centrales électriques opérant à l’énergie solaire qui en dépendent.
Le prêt actuel est d’environ 10,6 milliards de nouvelles ouguiyas, remboursées sur 30 ans, dont 5 ans de période de grâce, à un taux d’intérêt de 1 % par an du solde décaissé, et à des frais d’engagement de 0,75 % par an et de 1 % à titre de frais de service.
Le ministre de l’Économie et du Développement Durable, M. Abdessalam Ould Mohamed Saleh, a expliqué que le secteur de l’électricité dans notre pays est confronté à de graves défis, notamment le faible accès à l’électricité, l’incapacité de l’offre à accompagner la demande et la prédominance de la dépendance des énergies fossiles malgré l’amélioration enregistrée dans ce domaine.
Il a indiqué que le programme du Président de la République a donné lieu à un plan de production ambitieux, et à de profondes réformes institutionnelles mises en œuvre à cet égard.
Le ministre a souligné qu’au vu des importantes découvertes de gaz dans notre pays, et de son grand potentiel dans le domaine de la production d’énergies renouvelables, ainsi qu’en raison de sa position géographique stratégique, le gouvernement vise non seulement à parvenir à l’accès universel à l’électricité d’ici 2030, mais également à faire de notre pays un leader dans le domaine de l’énergie dont il compte être un fournisseur majeur.
C’est dans ce cadre qu’intervient, dit-il, ce projet de loi ajoutant que le pays bénéficiera, en outre, du développement d’un autre grand projet pour impulser la capacité de production d’électricité à partir du gaz.
Il s’inscrit également dans le cadre du Programme national de développement de l’interconnexion, et notamment dans la perspective de l’initiative « Énergie du désert » de la Banque africaine de développement.
M. Abdessalam Ould Mohamed Saleh a souligné que ce programme comprend une ligne de transport d’électricité à haute tension (225) kV, d’une longueur de 1373 km, dont 1189 sur le territoire mauritanien, d’une capacité de transport de 600 mégawatts, en plus de 12 sites de conversion et de développement de centrales solaires, dont une à Kiffa d’une capacité de 50 mégawatts, ainsi que la mise en place de réseaux de moyenne et basse tension sur le tracé de la ligne pour servir l’accès universel.
Il a affirmé qu’à travers les composantes gazo-énergie et hydroélectrique, le projet permettra également l’électrification de 150 villages au voisinage de la ligne, la mise en place de 60.000 raccordements aux compteurs intelligents prépayés, ainsi que la création d’opportunités d’investissement privé dans l’agriculture et les services qui contribuent au développement du commerce régional de l’électricité, ainsi que la préparation d’études de faisabilité pour le développement de deux centrales solaires dans les villes de Néma en Mauritanie et Yelimani au Mali, d’une capacité combinée d’au moins 100 mégawatts.
Pour leur part, les députés ont abordé dans toutes leurs interventions l’importance de l’accord et les efforts visant à fournir de l’énergie, qui est un facteur d’attractivité pour l’investissement et un outil contribuant à la réalisation du développement local.
Ils ont insisté sur la nécessité de tirer le meilleur parti des capacités énergétiques inexploitées telles que le vent, le soleil et l’hydrogène vert, et de les commercialiser comme des opportunités d’investissement prometteuses au lieu de les laisser aux entreprises étrangères, ainsi que sur l’intérêt qu’il y a à revoir le statut des unités de gestion dans les projets, qui constituent une charge financière.
Ils se sont interrogés sur la situation de l’endettement et les problèmes qu’il pose, sur l’importance économique et sociale de la centrale de 50 mégawatts programmée à Kiffa et sur l’état et la nature du partenariat dans ledit projet entre notre pays et la République du Mali.