À la Conférence de Hambourg sur le développement durable : Le Président de la République plaide, au nom de l’Afrique, pour une augmentation substantielle de l’aide au développement

 S.E Monsieur Mohamed Cheikh El Ghazouani, Président de la République, Président en exercice de l’Union Africaine, a participé, dans le cadre de la Conférence de Hambourg sur le développement durable, à un panel sur le thème « Mettre l’Afrique sur la voie de la prospérité en partenariat avec l’IDA”.

Dans son intervention, le Président de la République a souligné d’abord, que les besoins en financement de l’Afrique, pour atteindre les ODD ou pour mettre en œuvre l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, sont immenses.

Il a rappelé que le continent fait face à une véritable crise de la dette qui a triplé entre 2009 et 2022, passant de 220 à 655 milliards de dollars, en soulignant que pour limiter les risques de surendettement des États et réduire les coûts de financement. Les pays africains ont un grand besoin des ressources concessionnelles de l’IDA.

Il a en outre, indiqué que la Mauritanie subit doublement les effets néfastes du changement climatique, car il s’agit d’un pays côtier et, l’augmentation des températures des océans est une menace pour son littoral. Il a encore précisé que les sécheresses successives se sont traduites par d’importants mouvements de populations et une urbanisation anarchique et accélérée qui a été un véritable défi pour la Mauritanie.

Voici une synthèse de l’intervention de Monsieur Mohamed Cheikh El Ghazouani:

Au cours de ce panel organisé dans le cadre de la Conférence de Hambourg sur le développement durable 2024, le Président de la République, Président en exercice de l’Union Africaine, Monsieur Mohamed Cheikh El Ghazouani, avait répondu à deux questions dont l’une a été posée par l’auditoire. Elle portait sur son appréciation du soutien ambitieux de l’IDA 21 pour transformer le paysage du développement en Afrique.

La seconde question lui a été posée par un parlementaire allemand. Elle est relative à la nature de l’intervention de l’IDA pour aider les pays les plus pauvres à faire face au changement climatique et à la perte de biodiversité.

Le Président de la République a souligné d’abord, que les besoins en financement de l’Afrique, pour atteindre les ODD ou pour mettre en œuvre l’Agenda 2063 de l’UA, sont immenses. Ces besoins varient entre 194 et 470 milliards de dollars selon ses estimations.

Il a rappelé avoir exhorté avec certains de ses collègues chefs d’Etats africains, les donateurs en juillet 2021, à soutenir une reconstitution ambitieuse des ressources de l’IDA 20 pour une mobilisation d’au moins 90 milliards USD.

Monsieur Mohamed Cheikh El Ghazouani s’est félicité des résultats obtenus, en indiquant qu’ils ont été entendus, puisque l’IDA a été reconstituée à hauteur de 93 milliards de dollars, dont 70% ont bénéficié à l’Afrique et ont permis d’atténuer les effets catastrophiques de la covid-19 sur l’économie.

Certes a-t-il dit, la pandémie de la COVID-19 a disparu, mais les effets du changement climatique se sont aggravés depuis, et l’IDA joue un rôle unique dans le financement du développement en Afrique ou elle intervient au niveau de 39 pays.

Ainsi, avait expliqué le Président de la République, au fil des ans, 1,5 milliard de pauvres ont bénéficié des financements de l’IDA dont un nombre important de nos concitoyens africains. Ainsi, l’IDA a été la pierre angulaire du soutien aux pays à faible revenu, en particulier en Afrique.

A cet effet, le Président de la République a plaidé avec force argumentation en faveur d’une reconstitution encore plus ambitieuse que la précédente, même si la première a été historique.

Le Président de la République a révélé que les pays africains font aujourd’hui face à un vrai dilemme, soit financer l’adaptation aux effets du changement climatique, soit continuer à lutter contre la pauvreté. Cette situation est inacceptable a-t-il dit. Il a plaidé, au nom de l’Afrique, pour une augmentation substantielle de l’aide au développement et, en particulier celle des fonds IDA dont l’Afrique est le principal bénéficiaire.

Il a rappelé que le continent fait face à une véritable crise de la dette qui a triplé entre 2009 et 2022, passant de 220 à 655 milliards de dollars. Aussi a-t-il souligné que pour limiter les risques de surendettement des États et réduire les coûts de financement, les pays africains ont un grand besoin des ressources concessionnelles de l’IDA.

Le Président de la République a évoqué dans sa réponse que les effets pervers du changement climatique ont leurs conséquences dramatiques en Afrique. “Je voudrais aussi souligner que les financements dans ce domaine ne sont pas à la hauteur des défis” , a encore indiqué le Président de la République, Monsieur Mohamed Cheikh El Ghazouani. Le Président a donné des exemples sur le succès des opérations financées par l’IDA en Mauritanie et dans d’autres pays africains, qui montrent, si besoin en est, que ces financements ont eu un impact positif et durable sur les économies de son pays et ceux des pays africains.

Ils méritent à cet effet d’être appuyés et diversifiés, a insisté le Président de la République qui intervenait en sa qualité de Président en exercice de l’Union africaine.

Le Président de la République estime aussi que le choix fait par l’IDA, de consacrer les financements à la poursuite des investissements conséquents pour une planète viable, pour le renforcement du capital humain, la réalisation d’infrastructures de soutien à une croissance économique durable, réductrice des inégalités et créatrice d’emplois, est tout à fait pertinent.

Il a en outre, indiqué que la Mauritanie subit doublement les effets néfastes du changement climatique, car il s’agit d’un pays côtier et, l’augmentation des températures des océans est une menace pour son littoral. Il a expliqué que d’autre part, les sécheresses successives se sont traduites par d’importants mouvements de populations et une urbanisation anarchique et accélérée qui a constitué un véritable défi pour la Mauritanie.

En Mauritanie, le Président de la République a mis en exergue que les financements IDA ont permis de mettre en place plusieurs programmes pour faire face à ces défis, notamment l’appui à la protection de la biodiversité côtière et marine, le développement de techniques d’agriculture et d’irrigation résistantes et l’autonomisation de communautés par le développement des activités assurant la subsistance. Alors que d’autres projets IDA a-t-il dit, ont contribué à soutenir la transition de la Mauritanie vers les énergies renouvelables.

Le Président de la Republie a indiqué que le projet Banda de conversion du gaz en électricité va considérablement augmenter la capacité de la Mauritanie, à produire de l’énergie propre, réduisant ainsi sa dépendance aux combustibles fossiles et les émissions de gaz à effet de serre.

“L’IDA nous a soutenu pour l’élaboration de la stratégie de l’hydrogène vert, l’adoption du code et les négociations pour le développement des projets d’Hydrogène vert en Mauritanie où le potentiel est gigantesque”, a-t-il souligné.

Dans ce même contexte, le Président de la République avait mentionné que les initiatives de l’IDA se sont également concentrées sur la riche biodiversité de la Mauritanie.

Leurs objectifs visent à protéger ses écosystèmes côtiers et la vie marine ont non seulement préservé le patrimoine naturel mais aussi soutenir les moyens de subsistance des communautés locales qui dépendent de la pêche et du tourisme.

Enfin, le Président de la République a réitéré, au nom de l’Union Africaine et en son nom propre, ses remerciements aux pays donateurs de l’IDA pour leur générosité et, a appelé à une reconstitution ambitieuse et solide des ressources de l’IDA21 à la hauteur des différents challenges de l’époque.

La Conférence de Hambourg sur le développement durable,, organisée par le Gouvernement fédéral allemand en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), la Fondation Michael Otto et la ville de Hambourg, réunit des chefs d’État et de gouvernement, des décideurs politiques, des experts, des chefs d’entreprise, des institutions financières et des représentants de la société civile du monde entier.

La conférence s’est déroulée en présence du ministre chargé de cabinet du Président de la République, M. Nani Ould Chrougha, du ministre de l’Économie et des Finances, M. Sid’Ahmed Ould Bouh et de l’ambassadeur de Mauritanie à Berlin, M. Boubacar Kane.

Cette conférence a réuni des décideurs politiques, des chefs d’entreprise, des universitaires, le secteur privé et la société civile pour accélérer la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) en relevant les défis de manière efficace et rapide, dans un monde où divers conflits et tensions ralentissent le développement. Elle vise aussi à sensibiliser à l’importance de la participation des individus et des communautés locales à la réalisation des ODD.